Pour notre deuxieme jour de balade a moto, nous decidons de visiter un village de ''femmes-giraffe'' assez recule. Il se trouve en effet au nord-ouest de Mae Hong Son, a seulement quelques kilometres du Myanmar.
L'entree de ce village est, a notre grand etonnement, payante... Apres nous etre acquittes du droit d'entree, nous penetrons dans le village ou regne une atmosphere assez pesante. A cet instant nous regrettons d'etre la; mais tres vite nous rencontrons une de ces femmes au long collier de laiton qui va nous raconter son histoire et celle de son village dans un tres bon anglais, surprenant!
Les ''femmes-giraffe'' appartiennent a l'ethnie des Karen, ces derniers vivaient en Birmanie; persecutes, ils ont du fuir leurs agresseurs et se refugier en Thailande, il y a de cela une vingtaine d'annees. La majorite d'entre eux vivent dans des camps de refugies aux conditions de vie tres difficiles, ils seraient 200 000 refugies repartis dans plusieurs camps le long de la frontiere avec le Myanmar. Certains d'entre eux vivent dans ces villages accessibles aux touristes. Les Karen n'ont pas le droit de travailler legalement en Thailande, pour vivre, ou plutot survivre, ils n'ont que le tourisme et l'aide internationale. C'est la raison pour laquelle, devant chaque maison se dresse une petite echoppe proposant leur artisanat.
Nous avons visite l'ecole du village, entierement financee par des dons internationaux. Petite ecole certes simple mais une ecole avec quatre classes et dans chacune d' elles un tableau, des chaises, des tables et des enfants qui s' amusent. Au programme: quatre langues: T= thailandais, E= anglais, B= birman, K= karenni, des cours de Bi= bible, du Sp= sport, de l' H= hygiene, des cours de So= societe, des M= mathematiques et de la Mu= musique. Les professeurs sont egalement des refugies. Les enfants n' avaient pas l' air malheureux. Esperons, cependant, que cet apprentissage ne leur serve pas uniquement a faire fructifier le tourisme dans leur village, mais leur serve egalement a construire une vie en dehors de cette "prison"...
D'autres villages ont ouvert suite au succes de cette "attraction". Le village que nous avons visite, etant difficile d' acces, se trouve maintenant delaisse, ce qui inquiete fortement les habitants.
Une partie des droits d' entree sert a payer le loyer et l' autre, a leur protection policiere. Les agences touristiques thailandaises profitent bien de ce commerce tres lucratif...
Refuge ou zoo humain? De toute facon, misere humaine indigeste...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire